Utilisation différente des produits ménagers pour préserver l’air intérieur

De plus en plus, on parle de la qualité de l’air intérieur, que ce soit dans le milieu domestique ou dans les milieux professionnels:« Il faut travailler de façon globale à l’amélioration de la qualité de l’air, insiste Guillaume Boulanger, atmosphère extérieure et air intérieur étant étroitement liés. » « Opposer les deux, c’est prendre le risque de se tromper de combat. Il est essentiel d’ appréhender le problème dans son ensemble afin de déterminer les sources de polluants certes souvent différents  sur lesquels mettre l’accent », abonde Gilles Aymoz, responsable du service qualité de l’air à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Or dernièrement l’Ademe, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) ont analysé une trentaine de produits, et en ont testé en condition réelle une dizaine, six manufacturés et quatre « faits maison ». Les produits industriels émettent beaucoup plus de composés organiques volatils (COV), de minuscules poussières dont certaines sont classées cancérigènes possibles, comme l’acétaldéhyde, ou avérés, comme le formaldéhyde. « L’air intérieur peut contenir plus d’une centaine de polluants. Et en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de les recenser tous et d’en évaluer les effets associés »,aussi mieux vaut déjà utiliser les produits d’entretien avec précaution et tout d’abord en lisant les étiquettes dont ils sont dotés.

 

Les experts ont seulement retenu six polluants pour cette première étude : le benzène, le trichloréthylène, le monoxyde de carbone, le radon, les particules et le tabagisme passif. Tous ont un impact particulièrement important sur la santé, et sur lesquels suffisamment de données étaient déjà disponibles. C’est au départ l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur ( OQAI) qui depuis des années a fait des mesures, mené des études pour désormais avoir une vision plus claire des polluants les plus impactant.

 

« Les produits ménagers manufacturés ont davantage de produits chimiques, donc ils vont dégager un cocktail de molécules plus grand », explique Isabelle Augeven-Bour, ingénieure qualité de l’air à l’Ademe. Mais « dans les conditions d’utilisation normales, en respectant les quantités du fabriquant et en aérant, il n’y a aucun problème », tempère-t-elle. Importante précaution pour les produits « faits maison » : limiter les huiles essentielles. « Plus il y en a, plus les émissions de COV augmentent. Deux-trois gouttes suffisent »ajoute-t-elle.

60 Millions de consommateurs a étudié dans son hors-série la composition de soixante produits ménagers, parmi les plus utilisés en se fondant sur la lecture de leur étiquette et de leur fiche de données de sécurité réglementaire.La conclusion est édifiante: « ils se révèlent toxiques et polluants ». « Beaucoup contiennent une ou plusieurs substances toxiques, nuisibles à notre santé ou à l’environnement », écrit le magazine en préambule, les accusant d’être les « principaux responsables » de la pollution de l’air intérieur.