Une transition stratégique en matière d’énergie vient d’être franchie

Pour la première fois en ce mois de juin particulièrement propice, le solaire a été la première source d’électricité en Europe, selon une étude publiée ce mois ci par le groupe de réflexion Ember.  Selon leurs données , 22,1% de l’électricité consommée en juin en Europe a été produite par le soleil, juste devant le nucléaire (21,8%) et l’éolien (15,8%).

En tant qu’énergie inépuisable, le solaire joue un rôle important dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’atténuation des effets du changement climatique. Cette montée en puissance du solaire s’inscrit dans un contexte plus large de décarbonation du mix énergétique. L’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 est de ce fait en bonne voie .

Le record de juin 2025 n’est pas un simple exploit météorologique. Il confirme une tendance de fond : celle d’un continent qui s’affranchit progressivement des énergies fossiles au profit du photovoltaïque. En France comme ailleurs, le solaire devient un réflexe, un levier de sobriété, une solution d’avenir. En juin, 13 pays, dont la France, ont atteint un niveau de production d’énergie solaire jamais vu. Le solaire représentait par exemple plus de 40% du mix électrique aux Pays-Bas. En France, c’était près de 10%. Le charbon ne représentait, lui, plus que 6,1% de l’électricité consommée en juin en Europe mais toutes les énergies fossiles cumulées représentaient encore un quart de cette consommation.

Ainsi, au-delà de 2024, les perspectives de BNEF et de SolarPower Europe pour le reste de la décennie sont désormais alignées sur l’engagement mondial en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, qui vise à tripler la capacité de production d’énergie renouvelable d’ici à 2030.

La Chine est en passe d’ajouter 28 % de capacité solaire supplémentaire par rapport à l’année précédente. L’année dernière a marqué un changement important dans le déploiement de cette énergie solaire en Chine. En 2023, elle a installé plus d’énergie que le monde entier en 2022.Si ce rythme se maintient, la capacité installée totale atteindra 334 GW, soit 56 % de la capacité mondiale ajoutée en 2024. Cela signifierait que l’énergie solaire deviendrait la source d’un quart de l’électricité mondiale d’ici à la fin de la décennie.

Cette tendance va se poursuivre, estime sur France Inter Patrice Geoffron, directeur de l’équipe énergie-climat à l’université Paris-Dauphine. « Pour le photovoltaïque, il y a une dynamique qui est assez soutenue, en particulier parce qu’il y a une meilleure acceptabilité que pour l’éolien. On considère qu’on devrait, entre aujourd’hui et 2030, viser un doublement des capacités, pour avoisiner les 500 gigawatts, donc deux fois supérieures aux capacités actuelles ».