Un rapport de l’Unesco alerte des risques de dégradation des sols

L’UNESCO alerte sur le fait que 90% des terres émergées de la planète pourraient être dégradées d’ici 2050, avec des risques majeurs pour la biodiversité et la vie humaine. Elle lance un appel aux 194 Etats membres de l’Organisation pour qu’ils améliorent la protection et la réhabilitation des sols. L’UNESCO engage aussi plusieurs actions pour combler le manque de connaissances scientifiques dans ce domaine afin de tenter de « protéger la peau du monde* ».

Rappelons que le sol soutient la vie sur Terre de plusieurs façons, en jouant un rôle très important et complexe dans différents écosystèmes : le sol filtre l’eau ; il soutient les bâtiments et les routes ; il donne aux plantes et arbres un endroit où croître, tout en leur fournissant des nutriments. Le sol aide même à nettoyer l’air et l’eau environnants. De plus, les organismes qui vivent dans le sol jouent un rôle important dans les cycles alimentaires qui rendent toute vie possible. Or nos sols sont en rupture d’équilibre, en raison de multiples dégradations physiques, chimiques et biologiques.

Et cette dégradation risque de s’aggraver si rien n’évolue dans les pratiques agricoles et environnementales.  Or, selon l’Atlas mondial de la désertification, 75% d’entre deux sont déjà dégradés, avec un impact direct sur 3,2 milliards d’individus. Et si la tendance actuelle persiste, ce taux atteindra 90% d’ici 2050.

Mais l’agriculture n’est plus la seule cause essentielle des dégradations des sols : l’urbanisme, l’industrie, les transports, l’artisanat et les loisirs y contribuent. L’état des lieux actuel suggère que les dégradations des sols sont très rapides et les seuils de l’irréversibilité sont déjà atteints, voire dépassés. Aujourd’hui, la dégradation des sols est l’un des problèmes les plus urgents à résoudre, car il s’agit d’un défi mondial qui touche tout le monde à travers l’insécurité alimentaire, la hausse des prix alimentaires, le changement climatique, les risques environnementaux et la perte de la biodiversité et des services écosystémiques qui l’accompagnent.

« Les sols jouent un rôle crucial dans le maintien de la vie sur Terre. Pourtant, ils sont encore bien souvent négligés ou mal gérés. L’UNESCO appelle la communauté internationale à en faire une priorité. Fort de soixante ans d’expérience en sciences des sols, notre Organisation va aider les Etats à faire progresser les connaissances et à former des professionnels pour que les mesures nécessaires puissent être prises », a annoncé Audrey Azoulay, lors de la Conférence internationale de l’UNESCO sur les sols qui s’est tenue ce 1er juillet à Agadir (Maroc).

https://www.unesco.org/fr/articles/alerte-mondiale-de-lunesco-sur-la-degradation-rapide-des-sols

Plus d’informations :

Programme international de géoscience de l’UNESCO