Un communiqué de presse du Comité de Recherche et d’Informations Indépendantes sur le génie GENétique (CRIIGEN), annonce que l’étude de toxicité chronique de Roundup et du maïs NK603 tolérant à cet herbicide, menée par le Professeur Séralini et parue en 2012 dans la revue Food and Chemical Toxicoly avant d’être censurée en novembre 2013, doit de nouveau être publiée, au sein de la revue Environmental Sciences Europedu groupe Springer.
Le professeur indique qu’il a des propositions de cinq éditeurs, son choix ayant été guidé par la possibilité de mettre à disposition les données brutes de l’étude dans la revue, mesure qu’il souhaiterait être généralisée à l’ensemble des publications d’études, y compris celles menées par les industriels tel que Monsanto, fabriquant du Roundup et du maïs NK603. « L’opacité sur les données des industriels est aujourd’hui complètement anormale, c’est une anomalie scientifique » selon le Professeur Séralini, et l’argument des firmes consistant à la protection du secret industriel de convainc par le CRIIGEN, qui ne voit pas en quoi la publication de données sanitaires brutes (urinaires ou sanguines) mettrait en danger ce secret.
L’étude fait état « de graves perturbations hépatiques et rénales, ainsi que des hormones sexuelles et l’apparition de tumeurs mammaires » sur les rats exposés au Roundup. Pour Joël Spiroux de Vendômois, médecin président du CRIIGEN, « Les pesticides comme le Roundup et les OGM agricoles ne peuvent pas être étrangers à l’épidémie des pathologies environnementales ». Il souligne également « la déficience de l’évaluation réglementaire des pesticides et des OGM qui met en danger la santé publique ».
Si l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence nationale de sécurité sanitaires (Anses) en France rejettent les résultats de l’étude du Professeur Séralini, ces derniers ont été à l’origine d’une prise de conscience sur les lacunes de connaissances de toxicité à long terme des pesticides et des OGM résistants à ces pesticides. Les agences ont donc formulé des appels d’offre en ce sens au niveau de l’Union Européenne, sur la base de protocoles critiqués par l’équipe du CRIIGEN dans le sens où ils sont « trop limités dans le temps » et qu’ils se concentrent « sur la cancérogénicité et non sur la toxicité générale à long terme ».
Plus d’informations :
– sur l’étude : Republished study: long-term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize
– sur le communiqué de presse du CRIIGEN : OGM / pesticides: Republication de l’étude du Pr. Séralini