Il y a quelques semaines des scientifiques d’INRAE, de l’AP-HP, du synchrotron SOLEIL et du CNRS ont détecté des particules de dioxyde de titane dans des laits humains, animaux et infantiles, notamment sous forme de nanoparticules, alors que ce dioxyde de titane était détecté, et ce malgré l’interdiction du E171 depuis 2020 et son classement cancérigène potentiel chez l’être humain par inhalation depuis 2006.
Or un arrêt vient d’être rendu ce vendredi 1er août de la Cour de justice de l’Union européenne basée à Luxembourg a jugé en appel que la Commission européenne avait eu tort d’adopter en 2019 un règlement classant le dioxyde de titane (TiO2) comme substance cancérogène pour l’homme « par inhalation, sous forme de poudre contenant au moins 1% de particules ≤ 10 micromètres ». Cette décision est un revers pour la France et la Commission européenne qui s’étaient pourvues en appel fin 2022, et une victoire pour les fabricants et importateurs du dioxyde de titane, qui contestaient cette classification, fondée sur un avis du comité d’évaluation des risques de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) de 2017 et proposée l’année précédente par l’ agence de sécurité sanitaire française, l’Anses.
« C’est un revers plus que regrettable en termes d’information et de protection des travailleurs » , car cette décision « supprime l’obligation d’étiquetage de danger sur les poudres de TiO2 », réagit auprès de l’AFP Mathilde Detcheverry, de l’association Avicenn, dédiée à la veille et l’information sur les nanoparticules.
La justice européenne a confirmé l’annulation de la classification « cancérogène » du dioxyde de titane, utilisé dans les peintures, médicaments et jouets, une décision saluée par les industriels mais dénoncée par les associations. Les associations dont nous faisons partie estiment que cette décision est une victoire pour les industriels du secteur, au détriment des travailleurs et des consommateurs.