Nous arrivons au 5ème anniversaire des Accords de Paris sur le climat

L’Accord de Paris en est déjà à son cinquième anniversaire. Il a grand besoin d’être redynamisé tant les retards et les inerties sont grandes en matière de lutte contre les dérèglements climatiques. Le temps presse car l’horloge de l’emballement de la planète s’accélère. C’est pourquoi les Nations Unies, sous la houlette du Secrétaire général António Guterres, appellent à une mobilisation immédiate.Il ajoute: “Si nous ne changeons pas de cap c’est du suicide”

Les engagements des États sont insuffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, rappelle le PNUE. Le monde se dirige toujours vers une augmentation de la température moyenne supérieure à 3°C au cours du siècle, constate le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) qui publie son « Emissions Gap Report ». L’organisation onusienne demande aux dirigeants de saisir l’opportunité des plans de relance pour mener des politiques plus ambitieuses.

L’Organisation météorologique mondiale (l’OMM) agence de l’ONU, a annoncé dernièrement que le ralentissement industriel dû à la pandémie n’a pas suffi à freiner « les niveaux records de gaz à effet de serre ». Cette petite réduction des émissions n’entraînera toutefois pas de diminution des concentrations de CO2 dans l’atmosphère cette année car ces concentrations sont le résultat des émissions passées et actuelles cumulées.Selon le bulletin annuel de l’Organisation météorologique mondiale ),  la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a brutalement augmenté en 2019, la moyenne annuelle franchissant le seuil de 410 parties par million, et la hausse s’est poursuivie en 2020, alors que la pandémie de Covid-19 a forcé de nombreux pays à mettre à l’arrêt leur économie.L’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère n’ayant pas cessé, il n’est pas anormal que chaque année soit probablement plus chaude que celle qui a précédé, et c’est une fois de plus le cas pour l’année 2020.

Les trois principaux gaz à effet de serre persistants – le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote – ont encore atteint des records de concentration en 2019, selon l’OMM.

Or, le dioxyde de carbone, résultant notamment de l’utilisation des combustibles fossiles, de la production de ciment et de la déforestation, demeure pendant des siècles dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans. Sa teneur dans l’atmosphère a augmenté plus rapidement entre 2018 et 2019 qu’entre 2017 et 2018 et que sur les dix dernières années en moyenne.

Quant au méthane, dont 60 % des rejets dans l’atmosphère sont d’origine humaine (élevage de ruminants, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges…), sa teneur a augmenté légèrement moins rapidement entre 2018 et 2019 qu’entre 2017 et 2018, mais plus vite que sur les dix dernières années en moyenne.

Enfin, le taux d’accroissement de la concentration du protoxyde d’azote, à la fois un gaz à effet de serre et un produit chimique appauvrissant la couche d’ozone, est resté pratiquement égal à la moyenne des dix années précédentes. Ses émissions dans l’atmosphère sont à 40 % d’origine humaine (engrais, procédés industriels…) mais pour le reste d’origine naturelle.