Le dernier congrès des oncologues à Paris a confirmé les liens avec des expositions déjà identifiées

Le colloque L’ESMO (European Society for Medical Oncology) s’est  achevé avec la perspective d’une avancée majeure la lutte contre la maladie. L’enjeu crucial du dépistage précoce du cancer, ou plutôt des cancers, a franchi avec une nouvelle étape, selon le Pr Fabrice André, directeur de recherche au centre anticancéreux Gustave Roussy de Villejuif et futur président de l’ESMO. En effet, s’il est possible, grâce au dépistage organisé, de détecter précocement les cancers colorectaux ou les cancers du sein, d’autres cancers évoluent à bas bruit et ne sont détectés qu’au stade métastatique. C’est notamment le cas du cancer du pancréas, dont le taux de survie à 5 ans n’est que de 5%. Pour repérer ces cancers silencieux très en amont, des équipes du monde entier travaillent depuis quelques années sur la « biopsie liquide ».

A propos des 40 000 cancers du poumon qui  sont recensés en France, des chercheurs en oncologie de l’Institut Francis-Crick, de Londres, sont parvenus à identifier comment ces particules de moins de 2,5 microns (µm) peuvent provoquer un cancer des voies respiratoires. Les résultats de leurs travaux ont été présentés devant les membres de la Société européenne d’oncologie médicale (Esmo), le 10 septembre, à l’occasion de ce congrès annuel de la profession, à Paris.

Le risque de cancer du poumon augmente de 16 % à chaque hausse d’un microgramme de PM2,5 dans l’air.

« Ces travaux montrent que c’est l’inflammation provoquée par les polluants qui crée le cancer à partir d’une seule mutation déjà présente dans les cellules normales, due au vieillissement, ce qui est assez révolutionnaire », a commenté  la directrice du programme de prévention des cancers à l’Institut Gustave-Roussy, Suzette Delaloge, à cette occasion.

Par ailleurs avec l’utilisation massive de l’amiante en France pendant plus de 130 ans et de la multiplicité des usages industriels, de nombreux secteurs d’activité, professions et travaux ont été ou sont encore concernés par une exposition professionnelle à l’amiante., celle ci étant pourtant interdite depuis 1997. Ainsi  l’ANSES conclut que le lien causal est avéré, au vu des nombreuses études scientifiques de qualité montrant un lien entre les cancers du larynx et des ovaires et l’exposition à l’amiante,  ce qui constitue un argument fort en faveur de la création de tableaux de maladies professionnelles pour ces deux cancers.

https://www.anses.fr/fr/amiante-cancers-ovaires-larynx