La tension sur l’eau pourrait s’accroitre : l’anticipation est une nécessité

Il est urgent de prendre des dispositions sur l’enjeu majeur d’adaptation au changement climatique. En effet l’eau devient une question centrale pour des sociétés de plus en plus bousculées par le réchauffement climatique.

C’est ainsi que  France Stratégie, service de Matignon chargé de la prospective, détaille les pressions sur la ressource hydrique, dont le partage sera de plus en plus un enjeu majeur, en publiant un document sur les enjeux des prélèvements et de la consommation de cette ressource si importante et bien sur vitale. L’urgence parait évidente compte tenu du contexte actuel de tensions croissantes sur la disponibilité de la ressource.

 En raison du manque de précipitations  ( – 31 milliards de mètres cubes) et même si l’eau douce renouvelable paraît abondante à l’échelle de la France (210 milliards de mètres cubes), elle est en diminution. Entre les périodes 1990-2001 et 2002-2018, le volume disponible a baissé de 14 % (– 33 milliards de mètres cubes).« Cette raréfaction contribue à l’augmentation des conflits d’usage au niveau local », synthétise Hélène Arambourou, du département développement durable et numérique de France Stratégie, alors que de nombreuses communes ont récemment multiplié les arrêtés de restriction des prélèvements et de consommation, notamment en 2022, lors de plusieurs épisodes de sécheresse.

Quelques données en rappel : Entre 2012 et 2020, les prélèvements en eau douce ont été en moyenne de 31 milliards de mètres cubes. Ils étaient principalement destinés à l’énergie (47 %), aux canaux (18 %), aux usages domestiques (14 %), et à l’agriculture (11 %). Si une grande partie de cette ressource retourne dans le milieu naturel, c’est souvent de manière dégradée.« Les prélèvements d’eau sont parfois considérés, à tort, comme sans effet dès lors que l’eau est restituée au milieu. Or, tout prélèvement, indépendamment de sa part non restituée, aura un effet sur les milieux aquatiques et les usages en aval », met en garde France Stratégie, qui cite le réchauffement de l’eau utilisée dans les circuits de refroidissement des centrales nucléaires, 96 % de la ressource utilisée dans le secteur de l’énergie.

Une première étape d’un travail plus large de prospective sur les usages de l’eau à horizon 2050, réalisé à la demande du Premier ministre et qui sera publié à l’automne 2024.

Lettre de mission de la Première ministre – Prospective de la demande en eau en 2050 (PDF – 82.72 Ko)

https://www.strategie.gouv.fr/publications/prelevements-consommations-deau-enjeux-usages

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