La Commission mondiale sur l’économie et le climat lance un ultimatum

La Commission mondiale sur l’économie et le climat vient de se réunir et d’élire son nouveau commissaire auparavant  Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, Carlos Lopes. Sa nomination est intervenue lors d’une réunion importante de ladite Commission à Londres.

La Commission mondiale sur l’économie et le climat est une initiative internationale majeure qui examine les moyens à mettre en place pour que les pays réalisent la croissance économique tout en prenant en considération les risques que posent le changement climatique.

Le premier rapport de la Commission mondiale sur l’économie et le climat, intitulé “Better Growth, better climate, paru l’an dernier, démontrait la compatibilité entre croissance et lutte contre le changement climatique.

Dans l’étude datant de 2015 , baptisée “Seizing the global opportunity”  destinée aux décideurs politiques, économiques et financiers, les experts s’étaient penchés sur les domaines prioritaires à traiter pour en assurer la faisabilité. Parmi ces experts, on pouvait relever la présence de l’économiste Nicholas Stern, celle de l’ancien président du Mexique Felipe Calderon, celle du président d’Unilever Paul Polman ou encore celle de Jean-Pascal Tricoire, le patron de Schneider.

 Cette dernière réunion qui vient de se tenir à Londres a mis en évidence que la lutte contre le changement climatique pourrait être  créatrice de richesses. Selon les chercheurs de la Commission mondiale pour l’économie et le climat, les gains pour l’économie et l’emploi seraient colossaux : 26 000 milliards de dollars d’ici à 2030. Voilà ce que rapporterait l’évolution de notre modèle économique vers une économie plus verte peu émettrice de CO2. Avec 65 millions d’emplois générés en plus par rapport à la tendance actuelle à la base de travaux de plus de 200 experts. Leurs conclusions sont claires  : le changement de modèle est source d’opportunités.

Les Etats pourraient engranger des recettes supplémentaires notamment en supprimant les subventions aux énergies fossiles. Le prix du carbone devrait augmenter de manière significative, afin de lutter plus efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre. Pour accélérer la transition vers un monde bas-carbone, les auteurs listent plusieurs recommandations. Ils préconisent par exemple d’accélérer la mise en place d’un prix carbone, de supprimer les subventions aux énergies fossiles, de rendre obligatoire la publication des risques financiers liés au climat, de mobiliser davantage le secteur privé ou encore de partager équitablement les gains afin d’assurer une transition juste.

De plus les gains seraient également importants en matière de santé. La lutte contre le changement climatique permettrait en effet d’éviter 700 000 décès prématurés dus à la pollution de l’air.

“Nous sommes à un moment unique où nous pouvons soit tout perdre soit tout gagner”, assure Ngozi Okonjo-Iweala, ancien Ministre des finances du Nigéria et co-président de la Commission mondiale. Mais “tout gagner” demande un changement de cap immédiat. “Les décideurs politiques doivent retirer le pied du frein et envoyer un signal clair en faveur de ce nouveau modèle de développement qui se traduit par des opportunités économiques et de marché intéressantes”.

Tout autant de pistes dans lesquelles le successeur de Nicolas Hulot, François de Rugy, pourra puiser pour mener à bras le corps le changement de cap nécessaire qui s’impose à nous qu’on le veuille ou non .