Communiqué de l’agence de sécurité sanitaire (ANSES) sur les cancers de la peau

Communiqué de presse du 23 mai 2012

Augmentation des cancers de la peau : Comment les prévenir et les détecter plus tôt

La journée annuelle de prévention et de dépistage des cancers de la peau organisée par le  Syndicat des Dermatologues vénéréologues (SNDV) le 24 mai est l’occasion pour les pouvoirs publics de rappeler l’importance de la prévention et de la détection précoce des cancers de la peau ainsi que les risques liés à l’exposition aux rayonnements UV artificiels ou naturels dans l’apparition de ces cancers dont le nombre de cas ne cesse d’augmenter depuis 30 ans.

Une incidence en hausse :

Près de 80 000 cancers de la  peau sont   diagnostiqués   chaque   année.   Avec   9 780   nouveaux cas estimés en 2011,  l’incidence des mélanomes (cancer de la peau le plus grave du fait de son potentiel   métastatique) a plus que triplé entre 1980 et 2005.     A partir des données du CépiDc, l’Institut de veille sanitaire (InVS) estime que le mélanome cutané est responsable de   1 620 décès en France en 2011.

Cette augmentation du nombre annuel de nouveaux cas de cancers cutanés peut s’expliquer par un changement de comportement, un effet de mode qui conduit à une plus grande exposition solaire et un recours de plus en plus important aux ultraviolets (UV) artificiels. Développées dans les années 70- 80, les installations de bronzage artificiel ont connu ces dernières années un succès certain auprès des Français.

Des risques liés aux UV solaires et artificiels


Les   facteurs   de   risque   des   cancers   de   la   peau   sont essentiellement   liés   aux   expositions   cutanées (durée et fréquence d’exposition) aux rayonnements ultraviolets solaires et artificiels, et au phototype  de la peau. Dans un rapport de 2005, l’Anses  préconisait déjà d’améliorer le dépistage précoce des cancers  de  la  peau    et  recommandait au grand public de limiter l’exposition aux rayonnements ultraviolets naturels ou artificiels.

En 2009, le CIRC a classé les UV artificiels comme cancérigènes certains pour l’homme. Dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, l’INCa  a publié un état des lieux sur les risques de cancer liés à la pratique du bronzage par UV artificiels. Enfin, le Bulletin   épidémiologiquehebdomadaire (BEH) de l’InVS, dans un numéro thématique paru ce 23 mai, rappelle que le bronzage artificiel est une menace réelle et évitable pour la santé.

Les populations à risque

Certains facteurs de risque sont d’ordre individuel comme les phototypes 1 et 2 (peaux et yeux clairs et cheveux roux ou blonds) ou le nombre de naevus (grains de beauté). Jusqu’à l’âge de la puberté, la peau des enfants et des adolescents est plus fine et son système pigmentaire encore immature, cela la rend donc particulièrement vulnérable aux effets cancérigènes des   rayonnements UV,  justifiant l’interdiction d’accès aux cabines de bronzage pour les mineurs en France et l’importance des gestes