Bientôt de nouvelles réglementations pour le radon : ce gaz souvent ignoré

Le radon appartient à la famille des gaz rares (hélium, néon, krypton…). Inodore, incolore, sans saveur, il ne réagit pas chimiquement avec les autres éléments. C’est le seul gaz rare à être naturellement radioactif. Le radon 222, qui est la principale forme du radon, provient de la chaîne de désintégration de l’uranium 238, naturellement présent dans toute l’écorce terrestre. Il est produit par la désintégration du radium 226.

Le radon dans le sol et dans l’air extérieur

Le radon émane du sol et se dilue rapidement dans l’air extérieur. Sa concentration moyenne est alors de l’ordre de 10 Bq/m3 (Becquerels par mètre cube). Des niveaux beaucoup plus élevés peuvent être mesurés par exemple à proximité des gisements uranifères.
Certaines zones présentent en moyenne un risque d’exposition au radon plus élevé. C’est notamment le cas des secteurs à dominante granitique (Massif Central, Massif Armoricain, Vosges, Corse, …). Cependant, des anomalies ont été relevées en dehors de ces zones, par exemple dans des secteurs sédimentaires comportant des failles.

Le radon dans les bâtiments
Le radon s’accumule dans les espaces qui sont peu ou mal aérés : les cavités naturelles mais aussi les bâtiments.
Le radon s’infiltre dans les bâtiments par les fissures, les jointures, les canalisations… Il provient principalement du sous-sol (roches, failles, eaux….), mais aussi des matériaux de construction qui contiennent, en plus ou moins grandes quantités, du radium. Lorsque les émanations sont importantes et/ou le renouvellement d’air insuffisant, le radon s’accumule, pouvant atteindre dans certains cas des teneurs très élevées.

L’inhalation du radon et surtout de ses descendants radioactifs provoque des lésions dans les cellules de l’appareil respiratoire.Il a été reconnu cancérigène pulmonaire certain pour l’homme depuis 1987 par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS).
En France, il constitue la principale source d’exposition aux rayonnements ionisants et le second facteur de risque de cancer du poumon après le tabagisme.

Le nombre annuel de décès par cancer du poumon dû à l’exposition domestique au radon est estimé entre 1 200 et 2 900 en France.

  • Il serait à l’origine de 3 à 14 % des cancers du poumon ;
  • le risque est beaucoup plus élevé pour les fumeurs que pour les non-fumeurs, mais le radon est la principale cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs.
  • parmi les 25 000 décès par cancer du poumon qui surviennent chaque année en France, 1 200 à 3 000 seraient attribuables au radon (5) ;
  • la proportion de décès par cancer du poumon attribuables au radon domestique serait comprise entre 8 et 11% parmi les fumeurs, et entre 36 et 50% parmi les non-fumeurs.
  • L’ordonnance n° 2016-128 du 10 février 2016 portant sur diverses dispositions en matière nucléaire (en particulier l’article 40) précise que tout bailleur ou vendeur d’un bien immobilier situé dans l’un des 31 départements à risque doit informer son locataire ou acquéreur du risque lié au Radon. Le décret d’application devrait être mis en place au plus tard le 1er Juillet 2017. Cependant, la législation ne précise pas si la mesures de la concentration du radon dans l’habitation privée doit être faite ou non.
  • L’obligation d’un  diagnostic radon pourrait donc entrer en vigueur à une date qui sera fixée par décret, avant le 1er juillet 2017, selon les dispositions de l’ordonnance. On apprend également que “Les organismes intervenant dans la surveillance du radon sont habilités : 1°) à réaliser des mesures d’activité volumique du radon dans les immeubles bâtis, 2°) à procéder à l’analyse des mesures d’activité volumique du radon“. Ils transmettront les résultats de ces mesures à une instance nationale de surveillance, désigné par les ministres chargés de la radioprotection et du travail. Là encore, les conditions d’habilitation de ces organismes seront définies par voie réglementaire. Le dépistage du radon est préconisé par de nombreux acteurs tels que les Agences Régionales de Santé (ARS). Dans de nombreux pays (Grande Bretagne, Suède, Norvège, Danemark, Italie, République Tchèque, …) la réglementation concernant le radon chez les particuliers est déjà en place depuis plusieurs années.