Archives mensuelles : septembre 2018

L’alcool incompatible avec la grossesse : 9 septembre journée de sensibilisation

La consommation d’alcool pendant la grossesse peut entraîner de lourds problèmes de santé chez l’enfant. Selon une étude publiée ce jour, chaque jour, au moins un enfant naît avec des conséquences de la consommation d’alcool de la mère.Plus de 3 000 bébés nés entre 2006 et 2013, soit une naissance par jour, ont présenté au moins une conséquence liée à la consommation d’alcool par leur mère quand elle était enceinte, selon des chiffres officiels présentés ce jour. Or Le Baromètre santé 2017 de Santé publique France dévoile qu’une femme sur dix a déclaré avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse. C’est moins qu’en 2010, le chiffre atteignait deux femmes sur dix. Ces chiffres soulignent que les troubles causés par l’alcool sont un problème de santé publique. Le message zéro alcool pendant la grossesse est basé sur les données scientifiques car il n’existe pas de seuil sous lequel on sera sûr qu’il n’y a pas de conséquence sur le bébé.

Malgré tout, on continue à identifier des enfants qui présentent des troubles causés par cette alcoolisation. L’alcool est un toxique pour le fœtus, il est donc important de renforcer ce message. C’est pourquoi nous lançons une nouvelle campagne de communication le 9 septembre.

  • C’est une première : Santé Publique France dévoile une étude nationale sur les syndromes d’alcoolisation fœtale mais aussi les troubles causés par la consommation d’alcool pendant la grossesse, plus difficiles à diagnostiquer.
  • Entre 2006 et 2013, 3.207 nouveau-nés ont présenté au moins une conséquence liée à l’alcoolisation fœtale, dont pour 452 d’entre eux un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF).
  • La journée mondiale de sensibilisation au syndrome de l’alcoolisation foetale*(le SAF) se tient le 9 septembre, date du lancement de la nouvelle campagne de communication.

*SAF : le syndrome d’alcoolisation fœtale  se défini avec des retards de croissance, un visage avec des traits spécifiques, un impact sur le neuro-développement et en particulier une croissance cérébrale plus faible. Le SAF est la première cause de handicap mental non génétique à la naissance et d’inadaptation sociale de l’enfant et il est entièrement évitable», insiste l’étude. On parle de troubles non syndromiques quand les enfants ne présentent pas l’intégralité des signes, mais vont avoir des retards de développement, comme des difficultés d’attention, de mémoire, de sociabilité.

Le vin : un alcool comme les autres

9 experts de différents horizons ont signé une tribune appelant à réglementer la consommation d’alcool, rappelant que le vin ne fait pas exception. Les 9 signataires de la tribune sont le Pr Michel Reynaud, président du Fonds action addiction, le président et le vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), Nicolas Simon et Bernard Basset, la Dr Irène Frachon, pneumologue (Brest), Catherine Hill, épidémiologiste réputée ainsi que les professeurs Serge Hercberg (expert en nutrition) Amine Benyamina (psychiatre, addictologue), Albert Hirsch (Ligue contre le cancer) et Gérard Dubois (Académie de médecine).

« Le vin représente près de 60% de la consommation d’alcool » relèvent les auteurs de cette tribune qui rappellent que « l’alcool tue près de 50.000 personnes par an«  en France. Ils notent également que « les trois-quarts de la population consomment moins de deux verres par jour, mais le quart restant boit 75% de l’alcool commercialisé en France« .

Ce qui compte en termes de toxicité, c’est la quantité d’alcool bue« , écrivent les neuf signataires engagés dans la défense de la santé publique et des « plus fragiles« . C’est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, de la vodka ou du whisky. (…) On a laissé penser à la population française que le vin serait protecteur, qu’il apporterait des bienfaits que n’apporteraient pas les autres alcools. C’est faux scientifiquement, le vin est un alcool comme un autre« .

Les signataires de la tribune demandent aux élus et au gouvernement d’élaborer et d’adopter « un Plan national alcool ». « Faute de quoi, ajoutent-ils, force sera d’en appeler à l’opinion publique, qui à 60%, trouve la réglementation de l’alcool insuffisante« . « Les études ont montré une augmentation de la morbidité et de mortalité, à court et long terme, pour des consommations faibles d’alcool par jour« , écrit Santé Publique France dans un rapport de 2016 à propos des avertissements de rigueur (« l’abus d’alcool est dangereux pour la santé« ), « ainsi, ce n’est pas ‘l’abus d’alcool’ qui est à risque mais une consommation, même faible« . « Si le dossier alcool reste en l’état, immanquablement, lorsque demain les responsables auront à répondre devant la justice, ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas« , concluent les auteurs de la tribune.