Alors que l’on constate que la climatisation s’installe de plus en plus dans les foyers et que cette tendance s’accélère à mesure que les températures battent de nouveaux records. Or la climatisation fait partie du problème. « On a estimé dans une ville comme Paris que si la climatisation se généralise, on aurait une augmentation de 1 à 2°C en période de canicule et les périodes de canicule se multiplient. » En ville, elle contribue largement à l’aggravation de l’effet d’îlot de chaleur, en rejetant de l’air chaud à l’extérieur, ces appareils augmentent la température de l’air ambiant.
Par ailleurs ce sont les fluides frigorigènes présents dans les équipements qui contribuent encore plus fortement aux émissions de gaz à effet de serre. Des émissions de gaz frigorigène sont possibles à diverses occasions : en fabrication, en maintenance, sous forme de fuites pendant la durée d’utilisation et en fin de vie. Ces gaz frigorigènes ont globalement des pouvoirs réchauffants élevés ( jusqu’à 2000 fois le Co2) et au final, les émissions de gaz à effet de serre relatifs aux fluides sont plus de 2 fois plus importantes que les émissions liées à la consommation d’électricité.Il est donc impératif de maîtriser cette évolution pour en limiter l’impact au maximum.
L’Ademe rappelle et préconise notamment que les protections solaires extérieures permettent de réduire la température intérieure jusqu’à 5°C, et 7°C si elles sont automatisées. Désormais, des solutions comme les screens sont par ailleurs développées afin de se protéger du soleil tout en bénéficiant de la lumière naturelle du jour.
Ces solutions sont à conjuguer avec une ventilation naturelle optimisée qui abaisse la température et améliore la qualité de l’air, des brasseurs d’air plafonniers qui réduisent la température ressentie jusqu’à 4°C, et ce pour une consommation très faible, et un pilotage de la climatisation par pièce.
Et la Métropole de Lyon a depuis des années anticipé cette demande de froid, comme dans le quartier d’affaires de la gare de la Part dieu à proximité du centre commercial. A l’instar des réseaux de chaleur, qui se développent dans de nombreuses villes françaises pour chauffer les bâtiments de tout un quartier a été réalisé sur cet espace un réseau de froid en lien avec la nappe phréatique souterraine: Avec cette technologie de pointe, le réseau de froid urbain permet ainsi de rafraîchir des milliers de bureaux et de magasins du quartier de la Part-Dieu, en consommant deux fois moins d’énergie que les systèmes de climatisation classiques, et surtout sans réchauffer l’atmosphère.
43 centrales de production et distribution de froid urbaines étaient répertoriées en 2023 en France, de Paris à Montpellier, en passant par Lyon, selon les chiffres de la Fédération des services énergie environnement, alimentant plus de 1 600 bâtiments, ce qui représente 5 % de raccordements supplémentaires en un an, (les réseaux de froid satisfont 5 % seulement du besoin de refroidissement, mais préférentiellement des bâtiments tertiaires). Pour exemple la France compte 1 000 réseaux de chaleur.
Face à l’urgence climatique et aux défis croissants posés par le réchauffement global, la France se mobilise pour adapter son territoire et protéger sa population. Le 10 mars 2025, le gouvernement a dévoilé le 3ème Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC), un document stratégique qui trace la voie pour préparer le pays à un scénario de hausse des températures de +4°C d’ici 2100. Dans ce contexte, les réseaux de froid urbains émergent comme une solution innovante et durable pour répondre aux besoins croissants de rafraîchissement, tout en limitant l’impact environnemental.
A titre individuel adopter des comportements de « bon sens », aérer à une heure appropriée, fermer les fenêtres et volets au bon moment, brasser l’air efficacement… sont autant de gestes qui peuvent être efficaces dans la majorité des cas.
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