L’environnement physique est reconnu par d’innombrables agences de santé comme un élément fondamental de notre écosystème de santé, influençant ce que nous pensons, ressentons et nous comportons.Les espaces conçus et activés pour faciliter la connexion sociale peuvent nous aider à surmonter la solitude en déclenchant ou en soutenant des relations significatives. La solitude et l’isolement social ont été liés à la perte du sommeil, à la mauvaise santé, à la démence, à la mort prématurée et même aux effractions cardiaques . Une étude de 2010 a révélé que leurs effets sur notre santé sont aussi nocifs pour notre espérance de vie qu’une habitude de fumer de 15 cigarettes par jour.
De nombreux spécialistes considèrent désormais la solitude comme un problème épidémique du point de vue de la santé publique. D’après l’Organisation mondiale de la santé, « l’isolement et la solitude ont un impact sur la santé et le bien-être dans toutes les tranches d’âge et dans le monde entier ». Elle expose également que « le manque de liens sociaux entraîne un risque de décès précoce équivalent, voire supérieur, à d’autres facteurs de risque mieux connus, tels que le tabagisme, l’abus d’alcool, l’inactivité physique, l’obésité et la pollution de l’air »
Le rapport d’une architecte américain Erin Peavey, fait une bonne synthèse des risques potentiels, elle dit avoir pris l’habitude de fréquenter, ce qu’elle identifie de « tiers-lieux », un terme utilisé par les sociologues urbains pour désigner des lieux de rencontre informels, qui ne sont ni la maison ni le travail, et qui peuvent favoriser le développement d’une communauté, rejoint dans ce constat par architectes, urbanistes, des décideurs politiques et d’autres acteurs qui ont développé diverses stratégies qui augmentent les chances d’interactions spontanées ou significatives, tant dans les logements privés que dans les espaces publics.
Ces idées se reflètent également dans un campus étudiant de l’université de Californie, à San Diego, coconçu par Safdie Rabines Architects et HKS, cabinet dans lequel Erin Peavey est responsable de conception en matière de santé et de bien-être.
« L’environnement bâti, qui englobe tout, de nos rues à nos logements en passant par les systèmes de transport, joue un rôle essentiel dans la manière dont nous interagissons en réalité les uns et les unes avec les autres », indique Julia D. Day, associée au sein du cabinet international de stratégie urbaine Gehl.
Un rapport publié en 2024 par la Foundation for Social Connection souligne ce point en montrant de quelle façon l’environnement bâti peut entraver ou favoriser les interactions sociales significatives, qu’elles soient brèves ou très personnelles.
Selon ces spécialistes, opérer de petits changements dans nos quartiers, notamment au niveau des endroits où nous nous asseyons, marchons ou nous réunissons, peut faire une grande différence et nous permettre de mieux nous connecter aux autres.
La moitié des habitants des grands centres urbains de France n’ont pas accès à un espace vert public à moins de cinq minutes de marche de leur domicile, selon une étude publiée ce 16 avril par l’Insee en partenariat avec le service des données et études statistiques des ministères de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique.Or Les espaces verts publics, tels que les parcs, jardins et forêts, jouent un rôle essentiel dans le cadre de vie des citadins, en offrant des lieux de détente et de loisir au cœur des villes.
Alors que ces problèmes de santé mentale prennent de l’ampleur, des spécialistes comme Erin Peavey se posent la question suivante : et si les espaces qui nous entourent pouvaient contribuer à atténuer ce sentiment de solitude ?La végétalisation de l’espace public est un levier d’action pour les collectivités face aux défis sanitaires et écologiques.