L’OMS met l’accent à nouveau sur les risques sanitaires de la pollution atmosphérique

La pollution urbaine est de plus en plus importante dans le monde : le niveau de particules fines en milieu urbain a progressé de 8 % au cours des cinq dernières années, révèle l’Organisation mondiale de la santé (OMS), jeudi 12 mai. Si la situation est plus ou moins sous contrôle dans les pays riches, la pollution de l’air s’aggrave dans les pays en développement.

La pollution atmosphérique touche plus de huit citadins sur dix dans le monde. Et la situation continue de se dégrader, notamment dans les pays émergents. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de publier  un vaste panorama de la qualité de l’air en milieu urbain. Cette nouvelle base de données couvre 3 000 villes (soit 42 % de la population urbaine mondiale) situées dans 103 pays, doublant ainsi quasiment de volume la précédente étude publiée en 2014.

Le seuil maximum fixé par l’OMS de 20 microgrammes par mètre cube (µg/m3) pour la concentration moyenne annuelle de particules fines PM10 (d’un diamètre égal ou inférieur à 10 micromètres) dans l’air est pulvérisé dans la plupart des zones urbaines des pays émergents.  Les particules fines pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires et dans le sang, et provoquent des troubles respiratoires, des maladies cardiovasculaires, des cancers du poumon. En 2012, elles ont été classées cancérogènes par l’OMS. Cette même année, la pollution de l’air extérieur a été responsable de la mort de 3,7 millions de personnes dans le monde. Globalement, ces niveaux de concentration de particules fines en milieu urbain se sont accrus de 8 % au cours des cinq dernières années. L’organisation onusienne insiste sur le rôle que peuvent jouer les collectivités locales.

« Lorsque la qualité de l’air s’améliore, plaide le docteur Carlos Dora, de l’OMS, les coûts sanitaires liés à des maladies dues à la pollution diminuent, la productivité des travailleurs s’accroît et l’espérance de vie augmente. La réduction de la pollution atmosphérique est aussi bénéfique au climat, et peut donc s’intégrer dans les engagements des pays pris dans le cadre de l’accord de Paris. »