Une nouvelle étude de la Dares sur la santé au travail

Dans certaines entreprises, c’est encore la saison des entretiens d’évaluation. Des entretiens dans lesquels on évoque les résultats : des chiffres de vente à atteindre, des économies réalisées, un nombre de nouveaux clients rapportés. Des objectifs à atteindre qui créent de l’angoisse et du stress chez ceux qui y sont soumis. Une étude qui porte sur 48.000 salariés examinés par 2.400 médecins du travail est formelle : le fait d’être assujetti à des objectifs chiffrés est mauvais pour la santé.

Selon l’enquête Sumer datant de 2010, un tiers des salariés n’ont ni entretien individuel d’évaluation, ni objectifs chiffrés. L’entretien individuel d’évaluation fondé sur des critères « précis et mesurables » mais sans objectifs chiffrés concerne, quant à lui, 20 % des salariés. Ces derniers déclarent plus souvent que les premiers bénéficier d’autonomie et de soutien social de la part de leur hiérarchie ou de leurs collègues, et moins souvent ressentir des conflits éthiques ou de l’insécurité dans leur emploi.

À l’inverse, ceux qui ont des objectifs chiffrés sans bénéficier d’un entretien individuel d’évaluation fondé sur des critères précis et mesurables, soit 13 % des salariés, sont surexposés à la plupart des facteurs psychosociaux de risque : leur travail comporte plus de demande psychologique et émotionnelle, plus de conflits éthiques et d’insécurité, moins de soutien social. Ils signalent aussi plus souvent être en mauvaise santé physique et mentale.

Un tiers des salariés est soumis à ces objectifs chiffrés, introduits en France dans les années 1960. Les cadres sont évidemment en première ligne : la moitié d’entre eux sont dans ce cas. Mais, toujours d’après cette étude menée par la Dares, il existe un moyen de limiter les effets néfastes de cette obsession du résultat : c’est de mener régulièrement des entretiens d’évaluation basés sur des critères précis et mesurables. Or, bizarrement une bonne proportion de salariés ont des objectifs fixés, mais pas d’entretien cadrés pour leur permettre d’obtenir la reconnaissance du travail effectué ou simplement être écouté par leur supérieur hiérarchique.