Nouvelle mise en garde aux USA pour les téléphones portables utilisés par les enfants

 

 

Portable : la mise en garde de l’Académie américaine de pédiatrie

En mai dernier, le U.S. National Toxicology Program (NTP) publiait les résultats préliminaires d’une étude démontrant que l’exposition aux micro-ondes émises par un téléphone portable augmente significativement la prévalence de rares cancers très malins du cerveau et des nerfs cardiaques chez des rats.

Cette étude a révélé hors de tout doute que ces radiofréquences (RF) causent les mêmes types de tumeurs chez les rats que celles dont l’incidence est plus élevée chez les humains qui téléphonent trente minutes par jour en moyenne pendant au moins dix ans. Fait significatif, les risques augmentent en fonction de la dose d’exposition.

Depuis, à Berkeley, en Californie, les vendeurs de téléphones portables doivent aviser leurs clients que s’ils portent sur leur corps un appareil allumé et connecté à un réseau sans fil, ils risquent de dépasser les lignes directrices fédérales d’exposition aux rayonnements de radiofréquences. L’industrie combat férocement le règlement de Berkeley devant les tribunaux.

Ces résultats ont également motivé l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) à resserrer les recommandations qu’elle fait aux parents concernant l’usage du téléphone portable par leurs enfants ainsi que par eux-mêmes.

L’AAP rappelle que la norme fédérale américaine limitant le rayonnement des téléphones portable n’a pas été mise à jour depuis 1996. Cette limite autorisée aux États-Unis, de 1,6 W/kg, vise seulement à prévenir l’échauffement des tissus du corps et non les effets non thermiques comme les dommages à l’ADN et le cancer. «Les organismes de réglementation doivent formuler des recommandations musclées afin que les consommateurs prennent des mesures de précaution et évitent un contact étroit avec leurs téléphones portables, et en particulier qu’ils limitent ou évitent l’utilisation des téléphones portables par les enfants.

En effet, les crânes des enfants sont plus minces, leur cerveau pouvant absorber plus de rayonnement et leur système nerveux en développement est plus sensible aux agents qui endommagent les tissus humains ».

Le Dr Robert L. Melnick de l’AAP indique :  « La découverte de tumeurs cérébrales (gliomes) et de tumeurs malignes des cellules de Schwann cardiaques dans l’étude du NTP, ainsi que de dommages de l’ADN dans les cellules du cerveau, présente un problème de santé publique majeur, car elles sont survenues dans les mêmes types de cellules qui se sont développées en tumeurs dans les études épidémiologiques portant sur les adultes utilisateurs du téléphone portable ».

Le chercheur et professeur de médecine allemand Franz Adlkofer, président de la Fondation Pandora, dont l’étude REFLEX avait démontré en 2003 la génotoxicité des ondes de la téléphonie mobile, précise quant à lui : « Même si les études animales ne prouvent pas que la santé humaine sera affectée de la même façon, elles indiquent de quelles substances on devrait se méfier et elles soutiennent les preuves fournies par les études humaines ».

Enfin, le Dr Hardell, auteur de nombreuses études sur le lien entre téléphonie mobile et cancer, quant à lui, affirme qu’il faut reclasser les RF comme « probablement cancérogènes » (2A) au lieu de 2B (cancérogène possible).
 L’opinion de Hardell n’est pas à prendre à la légère : depuis la fin des années 1970, les fabricants de l’agent orange, des BPC (biphényles polychlorés) puis du glyphosate (Roundup) avaient aussi critiqué ses études sur la toxicité de ces produits, mais l’histoire lui aura donné raison.

On pourra d’ailleurs se référer à la législation française sur l’exposition aux CEM et aux consignes de sécurité des fabricants qui recommandent de ne jamais le tenir contre son corps et d’utiliser l’oreillette filaire…