L’OMS tire la sonnette d’alarme à propos de l’obésité

Parler de malnutrition dans les pays du Sud ne se limite plus à évoquer la sous-nutrition. L’obésité et le surpoids y constituent désormais un problème majeur, ainsi que le révèle une série d’articles publiée début juin dans le Lancet: 7% des enfants africains en étaient atteints en 2011, contre 4% en 1990.

A ce rythme, on estime que le surpoids concernera 11% des enfants africains en 2025. Phénomène impensable il y a seulement 20 ans, le surpoids infantile sera alors plus fréquent en Afrique qu’au niveau mondial (9,9% en 2025).

«Bien que la prévalence de surpoids infantile dans les pays riches soit plus que le double de celle des pays pauvres ou à revenu intermédiaire, trois quarts des enfants obèses vivent dans ces pays. Ces tendances à la hausse sont probablement une conséquence de changements d’habitudes alimentaires et d’activité physique», avancent Robert Black, de la Johns Hopkins University de Baltimore, et ses collègues dans leur article.

Si elle demeure à un niveau plus élevé que le surpoids, la sous-nutrition infantile a dans le même temps fortement diminué: en 2011, elle ne concernait plus «que» 165 millions d’enfants dans le monde, contre 235 millions en 1990, soit une chute de 35% en 20 ans.

 Pour l’OMS, qui a abordé le problème fin mai lors de son assemblée annuelle, surpoids et sous-nutrition découlent tous deux d’«un système alimentaire qui n’offre pas un approvisionnement suffisant en aliments de qualité peut conduire à la fois à une croissance insuffisante et à un gain de poids excessif».

Egalement analysées par le Lancet, les femmes en âge de procréer, chez lesquelles le surpoids a d’ores et déjà dépassé la sous-nutrition. Et ce dans toutes les régions du monde, souvent même de très loin: un peu plus de 10% des femmes africaines présentent un faible poids (indice de masse corporelle inférieur à 18,5 kg/m2), tandis que 40% d’entre elles souffrent de surpoids ou d’obésité.