Certains laits maternisés contiendraient des taux élevés d’aluminium

Une étude parue dans la revue BMC Pediatrics vient de mettre l’accent sur les doses trop élevées d’aluminium présents dans des laits maternisés à destination des nourrissons.

Or parmi les 30 laits maternisés analysés par l’équipe de Christopher Exley, de la Keele University à Newcastle-under-Lyme (Staffordshire), aucun n’échappe à la règle: tous contiennent au moins deux fois plus d’aluminium que le seuil de 50 microgrammes/litre (µg/L) que  l’UE recommande de ne pas franchir pour l’eau du robinet, 14 d’entre eux dépassent, parfois de loin, le seuil maximal admis de 200 µg/L.

S’ils enfreignent les recommandations pour l’eau du robinet, aucun de ces produits n’exposerait les enfants à l’aluminium au-delà de sa dose hebdomadaire acceptable (DHA), fixée à 1 milligramme par kilo (mg/kg) de poids corporel. Toutefois, cette valeur, «fréquemment remise en cause par des scientifiques travaillant sur l’exposition à l’aluminium», a été déterminée pour les adultes, et ne repose sur aucune étude menée chez l’homme [1], rappellent les chercheurs.

Le constat s’applique aussi bien aux laits maternisés en poudre qu’à ceux vendus sous forme liquide, des marques bien connues des consommateurs britanniques (Aptamil, Sma, Cow & Gate, Hipp). Parmi les laits liquides, la plus forte teneur était retrouvée dans les produits conditionnés en bouteille plastique (Cow & Gate Growing Up, Aptamil Toddler), tandis que les produits à base de soja (Sma Wysoy Soya Infant Formula, Cow & Gate Soya Infant Formula) remportaient la palme parmi ceux en poudre. Selon eux, l’aluminium de ces laits maternisés pourrait en partie provenir de l’emballage, mais aussi de «la myriade d’ingrédients» qui entrent en jeu dans leur fabrication.

L’Étude de l’alimentation totale française (EAT2), publiée en juin 2011, avait mis en évidence que l’aluminium,  affecte le système nerveux central et les os, et entre dans la classe des «substances pour lesquelles le risque toxicologique ne peut être écarté». Selon ses résultats, 0,2% des adultes et 1,6% des enfants dépasseraient la valeur toxicologique de référence (VTR).

Chuchu et al. BMC Pediatrics – 2013,13:162
www.biomedcentral.com/1471-2431/13/162